A propos de la liberté d'expression artistique!

Editorial
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ANCDepuis les élections du 23 octobre 2011, la Tunisie post-révolutionnaire œuvre, au sein de l’Assemblée Nationale Constituantes (ANC) à élaborer sa nouvelle constitution souhaitée par la majorité des citoyens tunisiens. Laquelle constitution devrait porter dans son texte final l’essence des valeurs universelles de la déclaration universelle des droits de l’homme.

Dans cette optique, la majorité des forces vives du pays y compris les citoyens et la société civile revendiquent avec force de faire figurer le droit à la liberté d’expression dans les textes de la constitution de IIème république.

En effet,  ce droit doit s’étendre à l’expression artistique. Les tensions pouvant survenir entre la création artistique et les valeurs éthiques et religieuses devraient être débattues ouvertement plutôt que de devenir l’objet d’intimidations voire de menaces de mort envers les artistes;

Certes, l’UNESCO est fermement convaincu que l’art a toujours impulsé le changement, et qu’il doit jouir de la liberté d’inspirer de nouveaux modes de pensée. L’UNESCO s’engage donc à garantir que les artistes bénéficient de cette liberté.

L’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme garantit la liberté d’expression artistique en ces termes : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »

La liberté d’expression et de communication est une condition indispensable à toute activité artistique. Selon la Recommandation relative à la condition de l’artiste, adoptée par l’UNESCO en 1980, « les États membres devraient veiller à ce que les artistes bénéficient sans équivoque de la protection prévue en la matière par la législation internationale et nationale relative aux droits de l’homme. »

Toutefois, la liberté d’expression doit être exercée dans un esprit de respect mutuel et de compréhension mutuelle, comme affirmé dans la décision historique prise par le Comité exécutif de l’UNESCO en 2006 (174 EX/Décision 46), portant sur la liberté d’expression et le respect des croyances et valeurs sacrées et des symboles culturels et religieuses.

Dans ce sens, notre espoir est que la nouvelle constitution prenne en considération ces principes fondamentaux des droits humains et contribuent à donner aux tunisiens la garantie de jouir de toutes les libertés notamment la liberté d’expression.

 

Rachid Ben Slama